Lolita Besolie

Lolita excelle dans l’art de tromper son monde. Sous ses airs innocents se cache une chipie, une petite peste qui n’apprécie pas beaucoup d’être contredite, ni d’avoir tort. Lolita est une jeune fille facétieuse, plutôt effrontée et pas encore tout à fait sortie de l’enfance.

Lolita est débrouillarde, plutôt autonome car elle a l’habitude de se déplacer sans sa famille pour donner ses concerts mais elle n’est pas d’un tempérament solitaire. Elle aime tout particulièrement être au centre de l’attention, et ça tombe bien car Lolita attire les foules. Ainsi, au pensionnat comme sur scène, des groupes d’admirateurs se forment systématiquement à son contact, toujours à ses petits soins, souvent sans qu’elle ne leur prête la moindre attention. On s’habitue à la popularité, c’est grisant mais quelques fois épuisant.

Mais ce que Lolita désire avant tout, c’est être la meilleure. Son esprit vif, son ambition débordante et son application dans les études la placent presque systématiquement en tête de classement, ce qui n’est pas fait pour l’encourager à la modestie. Cette gamine aurait parfois besoin de redescendre sur terre ou de quelqu’un pour la remettre à sa place. Elle a également tendance à mépriser les personnes qu’elle juge inférieures. Il faut dire que Lolita, du fait de son éducation et de la période ingrate dans laquelle elle se trouve - l’adolescence -, fait la plupart du temps preuve d’une étroitesse d’esprit remarquable. Elle est têtue, mais sait aussi se montrer gentille et attentionnée lorsque la situation s’y prête.

Enfin, notre Lolita est d’un naturel audacieux et enthousiaste. Elle se passionne pour tout ce qui est étrange, les secrets troubles, le surnaturel et les déviances. Curieuse et franchement naïve, elle a malheureusement une fâcheuse tendance à fourrer son nez dans des affaires qui ne la concernent pas,  bien souvent à ses risques et périls !

Lolita aux yeux bleus comme la mer, ourlés de noir, mais aussi au regard trompeur, qui paraît sage mais est plein de malice. Elle est jolie et le sait. L’air arrogant qu’elle arbore presque en permanence sur son petit visage ovale le prouve. Son sourire à la douceur et le piquant de la rose qui vient d’éclore. De ses expressions, de ses gestes émane une sensualité nouvelle, dont elle a à peine conscience, avec laquelle elle joue sans avoir l’air d’y toucher. La couleur mauve de ses cheveux ajoute à ce côté jeune fleur épanouie.

La silhouette de Lolita est élancée, vive et gracieuse, et son allure déterminée et volontaire. Lolita n’est pas ce que l’on peut appeler une femme fatale, ni voluptueuse. Elle a son propre charme de femme-enfant. Ses hanches sont minces et sa poitrine demeure fine et souple.

Lorsqu’elle ne porte pas son uniforme scolaire (dont elle retrousse la jupe afin de la faire paraître plus courte), Lolita porte des vêtements excentriques et sexy, dans la vie comme sur scène.

Lolita a vécu une enfance heureuse dans une famille de la bourgeoisie parisienne. Etant la petite dernière de la fratrie, elle a toujours été la préférée de ses parents, et plus particulièrement de sa mère qui lui passait tous ses caprices.

Elle étudia l’art, l’histoire et la littérature dans un pensionnat pour jeunes filles de bonne famille à Versailles. Durant cette période, elle ne souffrit absolument pas de l’éloignement de sa famille car la fillette n’eut aucun mal à se faire des amis. C’est à l’âge de sept ans, en s’inscrivant à un cours de chant, que Lolita découvrit le pouvoir. Le pouvoir de sa voix qui la rendait populaire auprès de ses petits camarades comme de ses professeurs. Une sensation qu’elle goûtait avec délectation.

Elle désirait briller, être aimée, idolâtrée ; plus tard, elle serait chanteuse de cabaret.

Lolita s’imaginait les foules à ses pieds, les admirateurs prêts à réaliser ses moindres caprices, les petites filles qui la prendraient pour modèle et cette idée lui plaisait.

Deux soirs par semaine, Lolita sortait exceptionnellement du pensionnat pour chanter à la Butte Montmartre, dans un petit cabaret nommé La Goulue, sous l’œil vigilent mais rayonnant de fierté de sa mère. Elle ne connut pas un grand succès dès le départ, mais ne renonça pas pour autant.

Il lui fallut attendre quelques années avant de susciter un réel engouement chez son public. Ses formes naissantes d’adolescente et l’air à la fois innocent et coquin qu’elle arborait lorsqu’elle chantait ne furent pas étrangers à son succès. Lolita avait trouvé son style et elle aimait ça.

Sa mère écrivit pour elle trois chansons qui eurent un grand succès lorsque Lolita les chanta, ce qui eut pour effet d’inciter la demoiselle à tenter sa chance à London.

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