Shin’Edo, la nouvelle Edo

Concept : ville féodale nippone version  Far West, infestée de zombies

Un peu d’histoire

Une nouvelle vague de peste noire, peu avant 1400, porte un coup terrible à l’Europe. Exsangue, déchirée par des luttes intestines, elle ne lancera jamais l’expédition qui aurait permis de découvrir le continent américain. La technologie ne se développe pas non plus aussi rapidement que dans notre monde, et les armes à feu en particulier sont améliorées de manière tardive. Ces événements laissent l’opportunité à l’archipel nippon de finalement découvrir l’Amérique le premier. Les premiers émigrants arrivent au Far East, et ne tardent guère à fonder une capitale administrative de cette colonie, baptisée Shin’Edo, la Nouvelle Edo, non loin de l’emplacement de Los Angeles dans notre monde. Les tribus indiennes locales voient d’un fort mauvais œil l’arrivée des nippons, qui les considèrent volontiers comme des sauvages sans honneur ni manières, et des conflits éclatent un peu partout sur le territoire. Quelques années plus tard, une nouvelle vague d’arrivants, venus de l’ouest, cette fois, vient compliquer encore la situation. Pris à la gorge, les indiens se voient peu à peu exterminés et dépossédés de leurs terres ; dans une tentative dictée par la vengeance autant que par le désespoir, les chamanes d’un très grand nombre de tribus s’unissent pour mener un rituel afin de chasser les intrus, et font appel aux esprits des ancêtres des colons, leur commandant de hanter et chasser les immigrants de l’est comme de l’ouest. Le rituel réussit, et les esprits des morts investissent à nouveau leurs corps défunts avant de se lever de terre pour dévorer les colons, semant la terreur et le chaos. En quelques jours, Shin’Edo et ses environs sont devenus des lieux de mort dans lesquels quelques rares individus tentent encore de survivre face aux zombies. Bien loin de triompher, les indiens réalisent que si leurs propres ancêtres ne se sont pas levés de terre pour les détruire, ceux des colons ne font en revanche aucune distinction entre eux et les nippons ou les européens. La mort triomphe …

Sabres et prières

La Shin’Edo de 2013 dispose d’une technologie plus proche de celle des années 1800 dans notre univers, en raison du retard considérable accumulé par l’Europe, mais aussi des préjugés nippons concernant tout ce qui vient de l’extérieur de leur pays. Les armes à feu ressemblent à celles utilisées par les cowboys du Far West de notre monde, avec à l’occasion des traces de technologie steampunk. Les armes blanches et de jet, en revanche, sont particulièrement efficaces et travaillées.

La plupart des habitants de Shin’Edo et ses environs a adopté un style vestimentaire mêlant les influences nippones, européennes et indiennes, quoique chaque individu favorise largement des tenues proches de sa patrie d’origine. Contraints d’évoluer pour s’adapter à un nouvel environnement, les nippons en particulier se sont résignés à renoncer à certaines de leurs coutumes peu pratiques dans ce nouveau monde.

Si la technologie de Shin’Edo est donc loin de valoir celles des autres villes uchroniques, ses habitants disposent d’un atout inattendu : la foi semble en mesure de produire des effets, souvent mineurs. L’exemple le plus marquant de l’utilisation de la foi reste naturellement celui du rituel ayant conduit à l’apparition des zombies, mais sa puissance est exceptionnelle. Seuls quelques rares individus dans les environs de Shin’Edo disposent d’une foi suffisamment forte pour générer des effets mineurs de bénédictions ou de malédictions. Il convient par ailleurs de noter que les résultats des prières s’accordent avec le folklore religieux de l’invocateur ; ainsi, un moine bouddhiste n’arrivera pas à produire les mêmes effets qu’un chamane indien ou un prêtre catholique.

Survivre à Shin’Edo

Les rues de Shin’Edo, capitale commerçante prospère de la colonie nippone, sont aujourd’hui désertées par ses rares habitants encore vivants. Les échoppes des commerçants, les saloons de thé ou bars à geishas sont peuplés par quelques morts-vivants en quête de chair fraîche, et plus aucun ordre n’émane de la riche demeure du seigneur local, l’oyabun.

Les survivants de Shin’Edo ont adopté différentes stratégies pour survivre, se cachant ou se barricadant, préférant l’immobilité ou le déplacement constant ; certains utilisent les toits de la ville pour se déplacer, car les zombies sont absolument incapables de faire preuve de l’agilité nécessaire pour les suivre là-haut. D’autres ont trouvé refuge au cœur de sanctuaires ou de temples dans lesquels ils survivent davantage grâce à la foi personnelle de certains individus que du caractère sacré des lieux. Des groupes de survivants s’organisent et tentent de lutter contre les zombies dans un périmètre défini, ou dépouillent les individus isolés ou les groupes rivaux de leurs maigres possessions.

Certains ont tenté leur chance à l’extérieur, pour découvrir que les environs étaient également infestés de morts-vivants. Le camp indien à l’extérieur de la ville est d’ailleurs confronté à des attaques incessantes de zombies. Certains ont tenté de fuir par bateau en direction de l’archipel nippon, mais leur expédition semble compromise par le manque de vivres à bord. La question de la nourriture et de l’eau se pose d’ailleurs chaque jour plus sérieusement aux survivants restés en ville, de même que l’épuisement des soins ou des armes. Les cartouches et les flèches sont devenues des denrées précieuses, et les habitants sont prêts à s’entretuer pour des aliments périmés.

Arrivée sur Uchronia

Contrairement aux populations des autres villes uchroniques, celle de Shin’Edo n’a pour l’instant tout bonnement pas réalisé que leur ville avait été transférée sur un autre monde. Ceux qui ont découvert les terres dévastées d’Uchronia ont associé ce spectacle à l’apparition des zombies ; la malédiction et le transfert sont liés dans l’esprit de ces rares pionniers.

Quelques navettes ont bien été découvertes, mais les voix désincarnées qui en émanaient ont fait croire à des fantômes. Seuls quelques individus, suffisamment courageux ou désespérés parce que poursuivis par des zombies, ont fini par entrer à l’intérieur de ces navettes d’une technologie nettement supérieure à celle de Shin’Edo.

Relations avec les autres villes uchroniques

Seuls quelques rares navettes sont venues ou revenues de Shin’Edo. Les envoyés des autres villes s’attendaient à faire face à une éventuelle opposition, mais la nature même des morts-vivants les a pris par surprise. Il est possible que certains individus soient néanmoins parvenus à survivre, mais cherchent encore un moyen de prendre une nouvelle navette pour repartir.

Une chose est sûre, la plupart des habitants de Shin’Edo n’hésiteront pas à se rendre dans n’importe quelle autre ville uchronique pour échapper à cet enfer.

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Archétypes de personnages proposés : Samouraï de l’Est, Chamane indien, Prêtre bouddhiste, Duelliste européen, Geisha sulfureuse, Pillard opportuniste, Négociant portuaire, Gourou charismatique…

Lieux suggérés : Bains publics, Temple, Sanctuaire, Echoppe, Résidence de l’oyabun, Cimetière, Ecole de sabre, Saloon de thé, Bar à geishas, Zone portuaire, Camp indien, Territoire de réfugiés, Loge chamanique…

Scenarii classiques proposés : Lutte entre groupes de survivants pour de la nourriture, Assiégé par les zombies, Fuir au loin (navette, bateau, bois …), Campement cerné par les morts-vivants, Kamis contre zombies, Rechercher un ami cher au milieu des zombies, Groupe de rescapés en conflit interne…