tics, manies, habitudes de votre personnage

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Caractère : Mamercus est un être particulier à Rome : il est ce qu'un Londonien ou un Neo-Yorkais appelleraient chrétien et ce qu'il appelle bethléemite - ce qui est secret puisque ça serait perçu comme tellement incongru que toute carrière politique lui serait fermée ; et il est ce qu'un habitant de Neo York appellerait "socialiste" (ou "fuckin' commie"), lui et ses quelques amis disent "spartakiste" - et ceci est infiniment plus secret puisque la divulgation de cette information l'enverrait probablement en prison pour le restant d'une vie passablement abrégée. De son point de vue, ces deux engagements sont inséparables, et il oeuvre donc chaque jour que Dieu fait à convertir les Romains à la fraternité bethléemite - et faire brûler tous ceux qui ne se convertiront pas.

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Physique : Mamercus est laid. Ce n'est pas qu'il soit mal coiffé, mal habillé ou que sa peau soit mal soignée : il est vraiment, irrémédiablement laid. Planté comme par hasard entre deux yeux trop proches, son nez, pas assez droit, trop long et trop fin lui forme un bec tordu au dessus de lèvres molles ouvertes sur des dents à l'agencement problématique. Ses cheveux sont un autre problème : longs ils sont filasses, courts ils montrent à quel point ils sont clairsemés.

Mais son visage n'est pas la seule chose gênante : c'est un homme grand (six pieds et deux paumes) et maigre (185 livres) J'emploie ici les unités de mesures romaines fournies par mon ami wikipedia] courbé, aux membres trop grands, à l'aspect légèrement malsain qui met ses interlocuteurs mal à l'aise.

Toutefois, tout ceci s'évapore dans les rares occasions où Mamercus connaît l'extase, c'est-à-dire quand il parle de Dieu, ou de l'avènement de Son Royaume avec suffisamment de ferveur pour y croire. Ou plutôt, ça ne disparaît pas, mais il transcende sa laideur et peut devenir alors terriblement charismatique.

Aux alentours de l'an 750 A.U.C., en Judée, est né un homme qui devait chambouler une partie du Monde : son message était proprement révolutionnaire, Dieu, l'unique Dieu des Juifs, avait décidé d'étendre Sa bénédiction à toutes Ses humaines créatures et pour ce faire il avait envoyé Son Fils. Avec Sa bénédiction devait venir sur Terre l'égalité entre les Hommes, la liberté sous Son empire et le partage entre tous des fruit du travail de tous, et aux Cieux pour tous la récompense de la vie éternelle. Malheureusement, cet homme, Jésus de Bethléem, après avoir à peine démarré ses prédications, tomba dans une embuscade tendue par hasard par des bandits et fut assassiné en refusant de se défendre. Le bandit qui avait porté le coup fatal ignorant tout de celui qu'il venait d'assassiner, lui vola son bâton de marche, le sien s'étant cassé quelques jours plus tard, et c'est ce bâton, symbolisé par un trait vertical, qui est devenu le symbole des Bethléemites.

En effet, une petite communauté de disciples regroupés autour de Judas, le seul de ses proches à avoir survécu à l'embuscade (le Prophète l'avait envoyé ailleurs ce jour-là), a continué à vivre autant que possible à vivre selon son enseignement. Comme c'était inévitable pour un ensemble de minuscules confettis de croyants incapables de communiquer régulièrement les uns avec les autres, ces communautés connurent des destins différents. Certaines retournèrent au sein des communautés juives et y furent regardées comme un peu originales avant de se dissoudre d'elles-mêmes. D'autres, peut-être pour s'intégrer mieux dans la vie de la Cité, considérèrent vite le Dieu de Jésus comme un dieu parmi d'autres au sein du Panthéon, ou alors Jésus comme le fils de l'un ou l'autre de ces dieux déjà connus, et ceux-ci également finirent par se dissoudre. Une troisième catégorie fut celle qui vécut sa foi au grand jour, tentant de convertir de nouveaux adeptes, mais se faisant mal voir des autorités en parlant de partage des richesses et d'égalité de tous. Souvent, elles se dépouillèrent de ce propos et se cantonnèrent à agir en bethléemites au sein de leur famille, sans plus chercher à changer la société. Un dernier groupe, enfin, tenta radicalement de suivre les ordres du Prophète en convertissant autant de monde que possible, et à combattre au quotidien pour le triomphe de la Foi et du Dieu unique. Evidemment, ce groupe est celui qui s'est fait le plus d'ennemis, et rapidement il fut contraint à la clandestinité. Il se distinguait toutefois fortement du précédent par sa volonté de revanche farouche et par sa profonde ferveur.

C'est aux successeurs de ce groupe qu'appartient, plus de deux millénaires plus tard, Mamercus. Bien entendu, ces bethléemites ont connu leurs grandes heures, avec parfois une part significative de la société suivant plus ou moins fidèlement leurs préceptes et la possibilité de vivre au grand jour, mais ils n'ont jamais été majoritaires, loin de là... A vrai dire, ils n'ont même jamais représenté plus d'un vingtième de l'Empire.

Avec le temps, ils ont dû aussi répondre à des questions nouvelles et imprévues : que penser de la technologie ? Certains arguent qu'elle est pêché d'orgueil, d'autres qu'elle permettra au peuple de Dieu de travailler moins pour prier plus... Et quelle forme de gouvernement prendrait la l'Etat bethléemite ? Certains imaginent un Empire romain dont la seule innovation serait d'avoir un Empereur croyant, d'autres rêvent de la disparition de l'Etat, puisque l'Homme ne peut être dirigé que par Dieu. Et, du reste, les réponses ont varié avec le temps.

Aujourd'hui, la majorité des fidèles voit plutôt la technologie d'un bon œil, d'autant que la communauté commence à se structurer sur la Matrice, en revanche elle est assez radicale politiquement, estimant qu'il est temps pour l'Empire de succomber pour laisser place à la République des égaux.

Cette radicalité toutefois est généralement profondément pacifiste et somme toute relativement tolérée par le pouvoir tant qu'elle n'est pas trop bruyante. En revanche, une poignée d'entre eux, se nommant eux-mêmes les Novissimi, a depuis un siècle résolu de mettre en place une nouvelle stratégie : s'infiltrer au sein du pouvoir. Si très peu ont réussi à obtenir des places plus enviables que centurion, les Clavi ont eux connu une belles ascension à la suite de quelques coups d'éclat dans la diplomatie, ce qui a offert à Mamercus la possibilité de fréquenter les meilleures écoles, les salons autorisés et les orgies du pouvoir. A ces occasions, si nul n'a pu manquer de remarquer sa laideur et son austérité, nul n'a pu non plus ne pas voir sa très vive intelligence, et un vieux sénateur n'a pas tardé à comprendre le parti qu'il pourrait tirer d'une dette que lui devrait le jeune homme. Il a donc intrigué (c'est ce qu'un Sénateur fait de mieux) pour permettre à Mamercus d'être lui aussi nommé Sénateur.
Néanmoins, maintenant qu'il est monté aussi haut qu'il est possible dans les institutions de la République, Mamercus est confronté à un problème imprévu : si les Novissimi avaient prévu de se placer dans les Palais du pouvoir, ils n'ont jamais précisément su ce qu'ils y feraient, et il manque donc terriblement d'idées sur la conduite à tenir.

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